19 décembre 2007

Paris en couleurs
...des frères Lumière à Martin Parr à l'Hôtel de Ville de Paris jusqu'au 31 mars 2008

A l’occasion du centenaire de la commercialisation de l’autochrome, premier procédé industriel de photographie couleur inventé par les frères Lumière, l’exposition Paris en couleurs dévoile au public 300 photographies de la capitale. Prises entre 1907 et aujourd’hui, ces images couleurs sont pour la plupart l’oeuvre de grands photographes.


Témoins artistiques des transformations de la ville (enseignes, murs, affiches, décoration, mobilier urbain, transport, immeubles), elles retracent dans le même temps l’aventure de la photographie en couleurs.
Le Paris ainsi dessiné, à rebours de celui mis à l’honneur par les clichés en noir et blanc, est un Paris du vingtième siècle, vivant et coloré.

La première partie de l’exposition (1907-1930), consacrée aux plaques autochromes de Paris, révèle notamment une cinquantaine d’images extraites des Archives de la planète, vaste ensemble commandité par le banquier et mécène Albert Kahn, ainsi que des films courts couleurs de 1929.

Dans la seconde partie (1930-1960), dédiée aux débuts de la photographie en couleurs sur support film, sont exposés à la fois des tirages originaux de Gisèle Freund, des témoignages de l’Exposition internationale des arts et des techniques de 1937,
ou encore des images surprenantes de la vie quotidienne des Parisiens pendant l’occupation et la libération de Paris.


Enfin, la troisième partie (de la fin des années 60 à nos jours), donne libre cours aux regards porté sur Paris par des auteurs et artistes utilisant la couleur. Le mai 1968 de Bruno Barbey mais aussi les travaux de Pierre et Gilles, Jean-Paul Goude, Sarah Moon, Martin Parr ou Philippe Ramette. Une section consacrée à Paris défilé de mode, met en avant le rôle joué par le magazine Vogue et ses photographes célèbres, tels Henry Clarke, William Klein, Helmut Newton.

Paris en couleurs...des frères Lumière à Martin Parr
Jusqu'au 31 mars 2008

Hôtel de Ville de Paris
Salle Saint-Jean
5 rue Lobau
75004 Paris

Entrée libre et gratuite tous les jours sauf dimanches et fêtes : 10h/19h


Expo « Paris en couleurs » à l'Hôtel de Ville


Digg!

13 décembre 2007

Photographies, Nouvelles acquisitions 2003-2007
jusqu'au 7 janvier 2008 au centre Pompidou

La plupart des quatre-vingts œuvres photographiques présentées dans cette exposition sont montrées pour la première fois au Centre Pompidou.


Cette sélection provient des enrichissements récents de la collection de photographies du Musée national d'art moderne : quelque 1 750 œuvres - tirages ou négatifs - de 250 artistes en majorité contemporains, acquises au cours des cinq dernières années. L'exposition met en lumière la diversité et la complémentarité de la collection, avec une volonté affichée d'ouverture à la photographie contemporaine. Mêlant œuvres historiques et images récentes, c'est un condensé d'histoire de la photographie qui est esquissé ici. L'exposition s'articule autour de sept thématiques non chronologiques. Chacune d'elles propose de traverser un siècle d'histoire d'inventions formelles et d'évolutions techniques de la photographie : "La révélation surréaliste" ; "La chose exorbitée" ; "Les voies de l'expérimentation" ; "Réalisme poétique" ; "Portraits d'identité" ; "Documents contemporains" ; "Histoire, mémoire".

Ce parcours réunit ainsi des images surréalistes acquises lors des ventes André Breton en 2003 ou Brassaï en 2006, des pièces rares liées aux avant-gardes de l'entre-deux-guerres, comme de l'après-guerre. Sont également exposées des figures des mouvements artistiques des années 1960 et 1970, des auteurs majeurs du photo-reportage d'aujourd'hui, ou encore des œuvres contemporaines, récemment entrées au musée grâce à une importante donation de la Caisse des Dépôts.

Commissaires / organisateurs:
Mnam/Cci - Quentin Bajac - Clément Cheroux

Photographies, Nouvelles acquisitions 2003-2007
7 novembre 2007 - 7 janvier 2008
Galerie du Musée - 11h00 - 21h00
10€, 8€

Centre Pompidou
http://www.centrepompidou.fr
Place Georges Pompidou
75004 Paris

tous les jours de 11h à 22h, sauf les mardis et le 1er mai

Métro : Rambuteau, Hôtel de Ville, Châtelet
RER : Châtelet /Les Halles
Autobus : 21 / 29 / 38 / 47 / 58 / 69 / 70 / 72 / 74 / 75 / 76 / 81 / 85 / 96

Parc auto
Entrées rue Beaubourg et souterrain des Halles

Digg!

12 décembre 2007

RINEKE DIJKSTRA:"Park Portraits"
Jusqu'au 19 janvier 2008 à la Galerie Marian Goodman

Vernissage Vendredi 07 decembre de 18h à 20h à la Galerie Marian Goodman

« Dijkstra a laissé de coté l’austérité de ses anciennes photographies et a photographié quatre jeunes à Amsterdam pendant un « Petit déjeuner sur l’herbe, année 2005 », commenta Kees Keijer dans le quotidien néerlandais Het Parool au moment de l’exposition au Stedelijk Museum. « A nouveau, la composition est frontale, mais la pose est maintenant détendue. L’environment dans les œuvres de Dijkstra était habituellement extrêmement sobre, maintenant, des papiers de bonbons et des bouteilles vides sont étalés par terre. Un sac à dos ouvert offre une perspective presque symbolique sur une autre réalité : celle des devoirs, des responsabilités et des attentes à venir. Mais ils ne veulent pas y penser maintenant. »

La force de l’œuvre de Rineke Dijkstra a été de capturer à travers plusieurs ensembles de travaux ce qui est à la fois personnel et universel dans ses sujets au moment des rites de passage de l’enfance à l’adolescence, des Beach Portraits de 1992, aux installations video Buzzclub/Mysterworld (1996-1997), Tiergarten Series (1998-2000), Israeli soldiers (1999-2000) et les séries à sujet unique Almerisa (1994-2005), Shany (2001-2003) et Olivier (2000-2003). « Devant nos yeux, et de façon naturelle, nous voyons des sujets se construire – se dévoilant dans le procédé même de construction de soi. » (Therese St. Gelais, Parachute).

Dans ce nouvel ensemble d’oeuvres “l’atmosphère… est plus théâtrale que dans les portraits des années 1990. Le meilleur exemple en est le portrait de la petite fille espagnole sur une trottinette de couleur rose bonbon, une image prise par Dijkstra dans un parc de Barcelone. L’atmosphère quasi-féerique (qui inclue des branches en fleur et un étang romantique avec des bateaux) transforme cette petite fille sérieuse en une Alice au pays des merveilles. » (Paola van der Velde dans De Telegraaf ).

Au sujet des photographies du Vondelpark, Jason Oddy écrit dans Modern Painters« Au lieu d’employer les fonds dénudés de ses oeuvres plus anciennes, elle positionne ici ses sujets dans un décor quasi édénique, les rayons du soleil passant au travers des arbres et se reflétant sur un lac. Cette démarche se tourne à la fois vers la tradition du paysage en peinture et donne aussi un contexte et un cadre aux modèles. Dans l’image la plus forte, un couple d’adolescents est assis à l’ombre d’un arbre, lui légèrement en retrais, elle, regardant droit devant elle, l’intensité de son regard forçant le spectateur à détourner le sien. Dans cette représentation sereine et contemplative de l’ardeur de la jeunesse, Dijkstra arrive à diluer leur ferveur cachée. « Je pense que dans une bonne photographie il y a une sorte de calme et d’harmonie dit-elle. Comme s’ils étaient assis là depuis toujours » (RD) Et alors qu’elle parle, je comprends que c’est précisément son calme qui, par moment, permet aux jeunes qu’elle photographie de sortir du tourment de leur quotidien et d’entrer dans l’éternité. »

Rineke Dijkstra. Park Portraits
Exposition du 07 décembre 2007 au 19 janvier 2008

Galerie Marian Goodman
http://www.mariangoodman.com/mg/paris.html
79, rue du Temple
75003 Paris

Metro Rambuteau
Entrée libre 18h-20h

T. 01 48 04 70 52
Mail: parisgallery@mariangoodman.com

Digg!

01 décembre 2007

My Blueberry Nights photos de Darius Khondji pour Wong Kar Wai
chez colette jusqu'au 7 janvier

Exposition chez colette du 3 décembre au 7 janvier d'un ensemble de photographies de très haute qualité et au format panoramique des repérages faits par le chef lumière Darius Khondji pour le film My Blueberry Nights de Wong Kar Wai. Livre collector edité par Xavier Barral en avant première chez colette à partir du 3 décembre 2007.

«Parfois la distance physique entre deux personnes peut être courte mais la distance émotionnelle se mesurer en kilomètres. “My Blueberry Nights” porte un regard sur ces éloignements, de différents points de vue. J’ai voulu explorer ces étendues, aussi bien au sens figuré que littéral, et les distances qu’il faut parcourir pour en venir à bout. » Wong Kar Wai


Né à Shanghai en 1958, Wong Kar Wai s’est rapidement imposé dans l’industrie cinématographique de Hong Kong. Son premier film, As Tears Go By, fut présenté à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 1989. Nos Années sauvages a remporté cinq trophées aux Hong Kong Film Awards, dont le Meilleur Film et le Meilleur Réalisateur. Les Cendres du temps, film d’arts martiaux médiéval allant contre tous les standards du genre, fut présenté au Festival de Venise 1994. Chungking Express deviendra rapidement un film culte et sera prolongé par Les Anges déchus. Happy Together remporta le Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes 1997. En 2000, In The Mood For Love y fut acclamé. Il revint à Cannes quatre ans plus tard avec 2046. En mai 2006, Wong Kar Wai fut Président du jury du 59e Festival de Cannes. Un mois plus tard il commençait le tournage de son premier film en anglais, My Blueberrys Nights, à travers les États-Unis.

colette
http://www.colette.fr/
213 rue Saint-Honoré - 75001 Paris - France
Tel : 01 55 35 33 90 - Fax : 01 55 35 33 99
contact@colette.fr
Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h
Métro Tuileries ou Pyramides / Bus ligne 68 ou 72

Galerie : galerie@colette.fr - Tel : 01 55 35 33 97

Digg!

30 novembre 2007

Hedi Slimane /// Perfect Stranger
jusqu'au au 5 janvier 2008

Ce n'est pas sur le podium que le designer Hedi Slimane fait son retour mais à la Galerie Almine Rech à Paris avec l'exposition "Hedi Slimane /// Perfect Stranger".

Ce projet artistique est né d'une commande du MUSAC. Le Musée d'art contemporain de Leon en Espagne a demandé au designer de créer un ensemble de documents multi-média sur le Festival de Benicassim édition 2007. Ce rendez-vous rock avait rassemblé en juillet dernier des grands noms de la scène internationale tels que Iggy & The Stooges, Nouvelle Vague, Dinosaur Jr, Amy Winehouse, Cassius, Muse, Unklle... "Hedi Slimane /// Perfect Stranger" est un parcours vidéo, sonore et photographique au coeur de ce festival. Une exposition au MUSAC et un livre suivront cette première étape à la galerie parisienne.




Hedi Slimane /// Perfect Stranger
www.hedislimane.com/diary/index.php
du 29 novembre au 5 janvier 2008

Galerie Almine Rech
http://www.galeriealminerech.com/
19, rue de Saintonge
75003 Paris

Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h

Métro ; Art et métiers (ligne 3)
Fille du calvaire (ligne 8)
Bus : 96 (Arret Bretagne); 29 (arret rue vieille du temple)

www.hedislimane.com
www.myspace.com/hedislimaneofficial

Digg!

27 novembre 2007

Rodin et la photographie
jusqu'au 2 mars 2008 au misée Rodin

Par le fait du hasard qui l’a fait naître un an après la photographie, Rodin a mené sa carrière de sculpteur alors que cette nouvelle technique de reproduction vivait sans doute ses années les plus fécondes et les plus inventives.
L’artiste n’échappera pas à l’attrait pratique et esthétique de ce nouveau médium et les quelques 7000 images qu’il rassemble entre 1870 et 1917, illustrent à la fois son histoire et l’histoire de la photographie.


Au XIXème siècle, la photographie vit des années fécondes, marquées par d’incroyables progrès techniques. Cette exposition sera l’occasion de découvrir comment Rodin utilisa ce nouveau médium. Au gré d’un parcours chronologique, les photographies nous ouvrent les portes de l’atelier du sculpteur, au coeur même de la création. Elles nous font découvrir ensuite le travail d’Eugène Druet et Jacques-Ernest Bulloz qui ont interprété chacun à leur manière, mais sous ses directives, l’oeuvre de Rodin. Enfin avec les photographes pictorialistes comme Edward Steichen, Jean Limet, Stephen Haweis et Henry Coles et qui appartiennent au premier mouvement esthétique en photographie, c’est l’image de la sculpture qui nous séduit, et non plus la sculpture elle-même. Cette exposition présentera une sélection de 200 clichés, dévoilant le processus de création de Rodin mais aussi la richesse d’interprétation photographique de son oeuvre.

Rodin et la photographie
du 14 novembre 2007 au 2 mars 2008

Musée Rodin
www.musee-rodin.fr
79, rue de Varenne
75007 Paris

Ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h30 à 16h45.
79 rue de Varenne 75007 Paris
Métro : Varenne
exposition+parc : 6 euro , tarif réduit 4 euro
billet jumelé : exposition+musée+parc : 9 euro, tarif réduit : 6 euro

Digg!

23 novembre 2007

Ville et transparences - Photographies d’Adrienne Arth
Du 24 nov. au 15 décembre 2007 à l’Atelier Tampon-Ramier


Dans l’exposition "Ville et transparences" Adrienne Arth va encore plus loin dans son choix de mise en scène du réel. Ici, c’est le mouvement et la course, la masse et la couleur qui sont saisis.

Jambes, pieds, corps, visages, gestes volés au sortir du métro, dans les reflets d’un immeuble, dans un train… On a affaire à une désarticulation, un arrachage, comme au passage. Une sorte de halètement surgit, une ville apparaît : Paris, scarifiée d’humains, de vies, de traces. Les photos deviennent un jeu de matières et de formes où se superposent plusieurs strates. La photographe accentue là sa relation au pictural et convoque un autre regard sur le « photographié ». L’humain devient une figure dans l’espace, un point d’appui sur lequel l’œil s’arrête et rebondi. Dans ce travail dominent l’abstraction du regard, mais aussi un parti pris de modernité et une esthétique photographique plus radicale.

Ville et transparences - Photographies d’Adrienne Arth
Du 24 novembre au 15 décembre 2007

L’Atelier Tampon-Ramier
http://www.ateliertampon-ramier.over-blog.com/
14, rue Jules Vallès
75011 Paris
Tel : 0143735346

Entrée libre

Digg!

Mirror, mirror on the wall...
Du 19 novembre au 2 décembre 2007 à la Galerie du Lucernaire

Cette exposition est présentée par la galerie du Lucernaire dans le cadre des Portes ouvertes de l’association « Le 6ème, ateliers d’artistes ».

Trois photographes…
Paul Muse est né en Angleterre en 1960. Il a pratiqué la photographie depuis l’âge d’onze ans. Après des études de littérature, photographie et cinéma, il a travaillé brièvement dans la publicité à Londres avant de quitter le pays pour vivre deux ans au Soudan, puis au Portugal pendant trois ans. S’installant à Paris en 1990, il s’est consacré essentiellement à la photographie de rue et a fait sa première exposition personnelle en 1996. Depuis l’été de 2006, il travaille sur le projet « Today », un journal quotidien en images et mots, exposé sur son site.

Frances Ryan est aujourd’hui installée à Paris, elle a vagabondé à travers le monde. C’est la découverte des photographies d’Ansel Adams et d’Edward Weston qui l’ont convaincue de travailler en noir et blanc. Elle parcourt Paris, sa ville adoptive, et nous en dévoile des aspects inédits et personnels. Elle participe régulièrement à des expositions de groupe et fait des expositions personnelles chaque année.

Après des études de littérature espagnole et d’histoire de l’art faites à Madrid et a Paris, Laurence Toussaint travaille pendant 10 ans à la librairie Artcurial d’art contemporain et d’architecture. Toujours passionnée de photographie, elle se spécialise dans l’étude des jardins, des paysages et illustre des livres sur les jardins. Elle participe a des expositions en France et a l’étranger qui sont autant d’éloges de la nature.


Mirror, mirror on the wall...
Photographies de Paul Muse, Frances Ryan, Laurence Toussaint
Du 19 novembre au 2 décembre 2007

Galerie du Lucernaire
http://www.lucernaire.fr/galerie.html
53, rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
Entrée libre (1er étage)
du lundi au samedi de 10h à 22h, dimanche de 14h à 22h

Digg!

Xavier Zimbardo. Le génie des apparitions
Exposition du 29 Novembre 2007 au 10 Janvier 2008

Depuis qu’il s’est évadé, il y a vingt ans, de l’archipel du verbe où le cantonnait son métier d’enseignant, pour se donner à temps plein à sa vocation de créateur d’images, Xavier Zimbardo a rapporté de ses vagabondages à travers les continents et les mondes une éblouissante collection d’œuvres photographiques. Rien à voir avec des clichés façon reportages documentaires, anecdotiques, pittoresques ou exotiques. Chacune de ses images se donne à voir comme une apparition, où la part de l’imaginaire, l’incidence du hasard, les impromptus de l’inspiration hantent le champ du réel.

Un événement de son parcours créatif a eu, à cet égard, un effet décisif : sa rencontre en 1992 avec l’Inde profonde, plus précisément aux environs de Mathura dans l’Uttar Pradesh, à l’occasion de la Holi. Fête traditionnelle du printemps et de l’amour, célébrée chaque année sous le signe de Krishna au moment de la pleine lune d’équinoxe, la Holi mobilise des foules, plusieurs jours, plusieurs nuits durant, dans un climat de folle effervescence rituelle, stimulant toutes les ardeurs vitales de la communauté. « La Holi, écrivait Mircea Eliade qui vécut longtemps en Inde, a gardé jusqu’à une époque récente tous les attributs d’une orgie collective, déchaînée pour exacerber et porter au maximum les forces de reproduction et de création de la nature entière. Toute décence est oubliée, parce qu’il s’agit là d’une chose bien plus sérieuse que le respect des normes et des coutumes : il s’agit d’assurer la vie dans sa continuité. » Avec toujours cet effet–paradoxe : c’est dans les grandes décharges d’énergie vitale que l’esprit se recharge de sens et de vitalité.

Qu’il s’agisse de vues, de scènes, de portraits, cet éclat venu d’ailleurs irise l’instantané. La visée de l’artiste n’est pas de reproduire techniquement ce qu’il a sous les yeux, mais de produire subjectivement ce que fait vibrer, du fond de son œil aux abysses de l’hypothalamus, l’éclairement singulier de l’image captée. De la prise de vue au tirage, en passant par le travail au négatif ou à l’écran toute œuvre de Zimbardo s’accomplit comme une danse sur le nerf optique. Avec toujours ce besoin d’aller plonger son objectif focal, mental, libidinal dans un au-delà du visible, nous conviant à porter notre regard du côté de l’âme errante des choses, des vivants et des mondes. Ce qui lui valut d’être qualifié de photographe chaman.

Si l’ampleur et la frénésie des débridements charnels auxquels donnait lieu dans le passé la célébration de la Holi sont aujourd’hui plus symboliques que réels, l’éclat orgiastique y est toujours intensément perceptible. Au plein feu de ce sacre du printemps et de l’amour, la multitude des célébrants s’asperge d’eau teintée de fleurs rouges d’Ashoka, la couleur du sang qui flue dans nos artères, irrigue notre chair, symbole de la force du vivant dont nous ne sommes que des corps de passage. Rouge est aussi la couleur fusionnelle de l’appel des sens, de cette attraction physique des corps que, le temps de la fête, l’explosion de ferveur générale libère des interdits et contraintes de l’ordinaire des jours.

À l’époque où Xavier Zimbardo revint de l’Uttar Pradesh porteur de sa fabuleuse suite d’images de la Holi, il me raconta comment, immergé pendant des jours et des nuits dans la débordante euphorie de toute une population d’hommes et de femmes en liesse célébrant la plus ardente de leur fête votive, il avait vécu, là-bas, une expérience d’une bouleversante et indicible intensité, quelque chose comme une initiation, un rite de passage dont il voulait que sa pellicule soit le révélateur. Il perdit dans l’aventure quelques kilos et une partie de son matériel mais y gagna une bonne part de ce qui constitue l’essence même de son pouvoir de créateur d’images.

Ce pouvoir singulier et quasiment alchimique de naviguer de l’en deçà à l’au-delà de l’image perçue, de se jouer du réel comme d’une illusion ou inversement, de torturer le négatif pour sanctifier le positif, d’inscrire l’invisible dans le cadre du visible se retrouve, d’une manière ou d’une autre dans l’impressionnant florilège de sujets ou d’objets qui motivent ses prises de vue. On pourrait presque dire ses prises de vie, tant la photo est pour lui le moyen par excellence d’affirmer son insatiable appétit d’être et de devenir. Georges Marbeck

Xavier Zimbardo. Le génie des apparitions
Exposition du 29 Novembre 2007 au 10 Janvier 2008

Galerie Albert Benamou
www.benamou.net
24, rue de Penthièvre
75008 Paris
Tél : 01 45 63 12 21
Fax : 01 45 63 22 11
18h-21h

Email : albertbenamou@gmail.com

Digg!